Voilà des années que vous vous promettez de revoir complètement votre réseau d’air, de tout reprendre à partir de zéro. Et voilà que vous reportez sans cesse le projet… manque de temps, de ressources, de connaissances… toutes les excuses sont bonnes ! Pourtant, quelques simples règles de base mises en place suffisent. Et une fois le travail achevé, vous vous demanderez pourquoi ne pas avoir agi plus tôt. Afin de vous aider, j’ai dressé dans cet article une liste d'éléments clés à respecter pour un réseau optimal. Vous verrez, ce n’est rien de bien sorcier, juste du gros bon sens !
Commençons par le début : le compresseur. Il alimente le réseau selon la quantité d’air requise au fonctionnement des équipements et outils pneumatiques. Voici mes conseils les plus précieux en matière de compresseur.
Privilégiez les meilleures conditions de travail pour votre compresseur : un local indépendant, spacieux, aéré, isolé des températures extérieures et dont la température ambiante se situe entre 5 et 25 °C.
Vérifiez que le compresseur réponde aux exigences de vos installations. Pour ce faire, vous devez avant tout connaître votre besoin en air comprimé ainsi que la fréquence d’utilisation. En sachant le débit d’air comprimé (m3/h) nécessaire à une pression spécifique (PSI) requise, vous pourrez vous assurer que le processus fonctionne correctement durant la période voulue. Pour vérifier si votre capacité de production d’air comprimé correspond à votre utilisation, référez-vous aux données du manufacturier de votre compresseur. Un compresseur sous-dimensionné sera plus sollicité, ce qui nuira à sa durée de vie. À l’inverse, un compresseur surdimensionné est une dépense inutile.
Assurez-vous ensuite que le réservoir associé au compresseur est adéquatement dimensionné selon vos besoins. La cuve procurera une alimentation régulière et constante au réseau, ce qui évitera de trop solliciter le compresseur et vous permettra de travailler en toute efficacité. Vous favorisez ainsi la durée de vie de votre compresseur. La pauvre machine vous en sera gratifiante à la longue.
Mettez en place une connexion efficace et sure du compresseur au réservoir et du réservoir au réseau. Trop souvent la première fuite d’air du système se situe avant même d’entrer dans l’usine. Les compresseurs, notamment les machines à pistons, ont une fâcheuse tendance au tremblement… générateur de fuites ! Un conseil : vous pouvez installer un tuyau antivibrations à la sortie du compresseur, ce qui prolonge la durée de vie utile du système de distribution d’air en réduisant la tension produite par la vibration et la chaleur.
Bonus : Mettez en place des solutions de traitement d’air à la sortie du compresseur pour avoir un air propre et sec et préserver votre réseau d’air. Pour plus d’information, consultez l’article de Topring Comment éliminer et traiter les condensats à la sortie du compresseur.
Le compresseur est l’organe le plus important du réseau. Je le compare souvent au cœur. D’ailleurs, je lui ai dédié un article précédent que je vous invite à lire si ce n’est pas déjà fait :Comment choisir un compresseur à air industriel.
Pensons maintenant à la canalisation. La première question s’impose : quel matériau dois-je choisir ? Plusieurs possibilités se présentent. Voici mon récapitulatif des divers matériaux disponibles sur le marché.
On sait très bien que l’acier est un matériau qui s’oxyde et qui rouille. La surface intérieure rugueuse des tubes en acier génère de très fortes turbulences dans le flux d’air, ce qui affaiblit grandement le débit et la pression. Et on sait que les tubes d’acier très lourd requièrent des supports conséquents. Enfin, on sait également que l’installation de ces tubes est fastidieuse, longue et pénible (donc chère). Je ne parle même pas des très probables interventions ultérieures (maintenance et modifications) !
Malheureusement, le cuivre, c’est si cher ! Et contrairement à la croyance populaire, si sensible à l’humidité de l’air ! L’oxyde de cuivre qui en résulte, véhiculé dans le flux d’air, est extrêmement nocif. Imaginez si vous échappez un outil pneumatique chargé de particules d’oxyde de cuivre… mieux vaut ne pas trop penser à ce qu’aspireraient du coup vos poumons ! Enfin, n’oublions pas non plus que l’usage de la flamme pour les soudures reste très souvent interdit dans les bâtiments…
Du polyuréthane, pourquoi pas ? Par leur petit diamètre de ½ pouce, les tubes en polyuréthane conviennent parfaitement pour un très petit réseau, comme un garage ou atelier résidentiel.
L’aluminium, voilà bien un matériau intéressant ! Il est léger, propre et lisse à l’intérieur. Avec l’usure du temps, l’aluminium ne se corrode pas, ce qui préserve l’efficacité du système. La pose de tubes est extrêmement aisée et rapide grâce aux systèmes conçus spécialement à cet effet. Et ici, on n’oubliera pas la simplicité de démontage-remontage du système modulaire lors des interventions ultérieures.
En fait, on pourrait imaginer toutes sortes de matériaux pour véhiculer l’air comprimé, mais à ce jour, je vous conseille personnellement d’opter pour de l’aluminium. Si vous souhaitez être davantage informé sur cette alternative avant de faire votre choix, je vous invite à consultez la page Réseau d’air comprimé PPS Solution 100 % en aluminium.
Quel diamètre de tube choisir ? Voilà bien un autre point crucial dans notre recherche du parfait réseau d’air comprimé.
Le choix d’un diamètre de canalisation trop petit viendrait condamner immédiatement tout espoir de débit suffisant pour l’alimentation des outils, quelle que soit la capacité du compresseur !
En fait, déterminez le diamètre idéal en fonction des tables de calcul proposées par les manufacturiers. Pour ce faire, vous devez connaître les éléments clés suivants :
La pression du réseau se situe généralement entre 100 et 120 PSI.
À partir du moment où vous savez où sont vos postes de travail, la longueur de la canalisation dépendra de votre implantation et reste somme toute facile à déterminer.
Fiez-vous aux spécifications du manufacturier, dans le doute, vous pouvez estimer le débit d’après la puissance du compresseur avec le calcul suivant : SCM = [4 x HP].
Au fil des ans, la plupart des installations font face à une augmentation progressive de la production et de la demande en air. Il est bien plus économique de choisir aujourd’hui un réseau avec 50 % de capacité en réserve, plutôt que de remplacer 5 ans plus tard un réseau qui sera devenu trop petit.
Un réseau bien planifié vous garantira un débit parfait en tout point de l’atelier et surtout sous une pression constante !
Bien sûr, on peut trouver beaucoup d’autres points à respecter lorsqu’on se décide à construire un nouveau réseau d’air comprimé ou simplement à optimiser son système déjà en place. J’espère tout de même qu’avec ces trois règles majeures vous pourrez partir du bon pied. N’hésitez pas à contacter votre conseiller Topring qui saura vous guider tout au long de votre démarche. Je vous laisse avec quelques éléments supplémentaires en rafale à considérer.
Lorsque la situation vous le permet, évitez les coudes superflus. Chaque coude freine un peu le débit d’air . Pour vous représenter la ligne d’air, pensez au réseau routier : une route bien droite offrira assurément un meilleur trafic.
Quel que soit l’emplacement d’une dérivation sur le réseau, une boucle fermée alimente le réseau par deux trajets en même temps. Cela facilite le passage de l’air et offre un chemin de contournement qui permet de maintenir le service lorsqu’une partie de la tuyauterie doit être fermée pour entretien. Pour reprendre l’idée du réseau routier, c’est l’équivalent d’un boulevard périphérique qui permet une grande fluidité tout autour de la ville et évite les bouchons dans son centre. Si pour une quelconque raison le bouclage s’avérait impossible, alors compensez en installant en fin de ligne un réservoir tampon qui viendra alimenter en air vos outils selon le besoin.
Les valves vous permettront d’assurer une maintenance sans coupure totale d’air en isolant une partie de votre réseau. (S’il est bouclé, bien entendu !) Certaines d’entre elles, lorsqu’elles sont placées sur les sorties, vous offriront également la possibilité de séparer les ateliers ou zones temporairement non utilisés. Un secteur isolé ne pourra plus alimenter ses fuites d'air ! À ce titre, si vous n’utilisez pas votre réseau d’air en continu (par exemple la nuit), je vous conseille d’installer un robinet programmable près de l’alimentation de votre réseau. Vous pourrez ainsi couper l’alimentation en air (et les fuites coûteuses) durant les périodes d’arrêt.
N’oubliez pas de doter systématiquement vos descentes d’air d’une bride de dérivation qui permettra la retenue des traces de condensation et qui protègera du même coup vos outils d’une oxydation catastrophique. Beaucoup de particules en tout genre circulent dans les réseaux (même neufs !). La bride de dérivation peut là aussi représenter une barrière non négligeable. Bien entendu, n’oubliez pas également de purger l’eau de ces fameuses brides. J’ai malheureusement vu des réseaux où tout était parfait… ou presque, puisqu’on avait omis des descentes de purge afin de vider la ligne principale de toute accumulation. Je vous laisse imaginer à la longue toute cette eau qui finit par se retrouver pulvérisée dans les outils et les machines… Houlala ! En voilà un retour à la case départ. Donc...
Placez la descente de purge à un point bas du réseau (ou une descente à chaque point bas, dans un réseau de grandes dimensions). Eh oui! La conduite principale d’un réseau d’air comprimé s’installe toujours avec une pente minimale de 1%, justement pour permettre l’écoulement des condensats vers les descentes de purge. On évite ainsi toute accumulation d’eau stagnante.