Solutions de santé et sécurité en air comprimé

Les accidents causés par une mauvaise utilisation de l’air comprimé sont fréquents. Une utilisation sûre et appropriée des produits pour l'air comprimé réduit les risques de blessures et améliore la productivité globale. Nous avons regroupé nos solutions de sécurité en fonction de la problématique à laquelle elles se rattachent. Faites l’inventaire de vos solutions et consultez notre catalogue de Solutions de sécurité pour compléter votre réseau d'air.

Table des matières

Comment nettoyer avec de l'air comprimé

Avant toute chose, quelques précautions à prendre lorsque vous utilisez l'air comprimé pour nettoyer.

• Portez des lunettes de sécurité pour éviter le retour de particules
• Inspectez l'équipement (ex. assurez-vous que des débris ne sont pas logés à l'intérieur de la soufflette)
• Ne pointez jamais un jet d'air directement sur un collègue

Quand on parle de nettoyer avec de l'air comprimé, vous avez 3 possibilités :

• Le nettoyage des équipements par soufflage
• Le nettoyage des équipements par aspiration
• Le nettoyage corporel par aspiration

⚠️ Avertissement

Il est illégal d'utiliser une soufflette pour enlever les débris sur les vêtements ou notre corps. C’est un réflexe très courant et pourtant, c’est une pratique interdite par la loi (en savoir plus sur les régulations en matière de nettoyage). La pression du jet d’air présente de nombreux risques de blessures corporelles, tels que :

Le nettoyage des équipements par soufflage

Un système d'air comprimé dans une usine fonctionne normalement entre 80 et 120 PSI. La plupart des outils pneumatiques demandent une pression d'utilisation de 90 PSI. C'est le cas des soufflettes à air comprimé.

Une soufflette est dite sécuritaire lorsque la pression statique au point de blocage est de moins de 30 PSI. Pourquoi? Parce que les chances de vous blesser sont alors pratiquement nulles. Consultez l’article Connaissez-vous la norme des 30 PSI pour les soufflettes? pour en savoir plus sur cette règle. 

Une pression statique sous 30 PSI

Si vous utilisez une soufflette ou un pulvérisateur, assurez-vous que l'outil soit muni d’une buse qui réduit la pression à 30 PSI si l’extrémité de la buse se retrouve obstruée. En cas d'obstruction de la buse, le jet d'air est détourné vers les ouvertures latérales, ce qui réduit la pression statique. 

Voici trois exemples de buses qui possèdent cette caractéristique.

La buse de type venturi aspire l'air ambiant par les trous latéraux. Le déplacement de l'air est alors amplifié jusqu'à 25 fois. Ce type de buse offre donc une efficacité hors pair en plus de vous protéger lors d'une opération de nettoyage. La comparaison ici-bas entre une buse standard et une buse venturi le démontre bien. Les boites de conserve sont rapidement mises au sol avec l'utilisation d'une buse venturi, alors qu'une buse standard requiert un peu plus de précision.

La buse de type Startip a une pointe en forme d'étoile. Similaire aux buses de type venturi, elle produit un jet d'air concentré pour un maximum d'efficacité, tout en offrant la sécurité de la réduction de la pression du jet d'air sous 30 PSI en cas d'obstruction de la buse.

La buse plate est spécialement conçue pour propulser un puissant jet d’air à un endroit précis. Elle est idéale pour le nettoyage des surfaces d’établis, de la machinerie et des équipements et pour les endroits exigeant un faible niveau de bruit. Optez pour une soufflette à buse plate pour déblayer des copeaux et des éclats, nettoyer des pièces et de l'équipement, souffler, sécher et déplacer la poussière.

Une pression de sortie à 0 PSI en cas d'obstruction

Certains modèles de soufflettes sécuritaires possèdent une valve interne qui arrête complètement le jet d’air en cas d'obstruction de la buse. La pression de sortie est automatiquement de 0 PSI si l'extrémité de la buse se retrouve obstruée. Dès que le tube est dégagé, la valve s'enclenche à nouveau pour laisser passer l'air. Ce type de soufflette est par conséquent le plus sécuritaire sur le marché.

Réduire la pression à l'entrée d'air de l'outil ou au point d'application

On peut aussi utiliser un régulateur de débit afin de réduire à moins de 30 PSI le jet d'air d'une soufflette à débit d’air libre qui n’est pas munie d’une buse pour réduire la pression ou d’un mécanisme interne qui arrête complètement le jet d’air en cas d’obstruction.

Un régulateur de débit préréglé à 29 PSI installé à l'outil s’insère directement dans les soufflettes et outils pneumatiques. Il fournit une pression de sortie constante, peu importe la pression d’entrée. Il prévient la surpression et la surconsommation d’air.

Un régulateur préréglé à 29 PSI installé directement au système fournit une pression de sortie exacte et constante à l'application. Aucune altération du mécanisme n’est possible, peu importe la pression d’entrée. Il empêche la perte de pression dynamique en limitant la surconsommation d’air, ce qui favorise des économies en énergie.

Attention au retour de particules

Quand le nettoyage à l’aide de soufflettes à air comprimé s’effectue dans des endroits restreints, vous risquez de recevoir des débris au visage et subir des blessures graves. C'est pourquoi pour de telles opérations, l’OSHA et d’autres agences de santé et sécurité exigent que vous soyez protégés de manière efficace.

 

En plus du port de lunettes de sécurité qui est grandement recommandé, vous pouvez équiper le tube de la soufflette d'un écran protecteur pour vous protéger du retour de particules.

 

Certaines soufflettes sont munies d'un cône de protection : une petite partie du jet d’air principal est dévié à travers les fentes situées en périphérie de la buse pour former un écran d'air qui vous protègera du retour de débris et de poussière. En cas d’obstruction de la buse, tout le jet d’air est détourné vers les ouvertures latérales et la pression statique est maintenue à moins de 30 PSI.

Le nettoyage des équipements par aspiration

Pour nettoyer des équipements, privilégiez l'aspiration. C'est beaucoup mieux que la soufflerie, et encore mieux que de passer le balai. L'aspiration permet de ramasser autant les gros débris, autant secs que liquides. Il est donc parfaitement approprié pour ramasser une grande diversité de débris, tels que : 

Le nettoyage corporel par aspiration

Puisque la loi interdit de souffler de l'air pour le nettoyage corporel, utilisez plutôt un procédé d'aspiration. Bien que le nettoyage par soufflage déloge la poussière, cela implique également de projeter les particules dans l'air, ce qui contamine inévitablement l'air que vous respirez. À long terme, l'exposition à un air contaminé peut causer des complications et maladies respiratoires. Saviez-vous que 3 fois sur 4 les accidents liés au nettoyage sont causés par une particule soufflée dans l'oeil, et ce, malgré le port de lunettes de protection?

Les unités de nettoyage sont une alternative pour le nettoyage corporel. Ce sont de puissants aspirateurs. La brosse est composée d’un agitateur interne qui soulève les particules de la surface et les aspire efficacement. Si vous œuvrez dans une industrie qui produit beaucoup de poussières ou autres particules (ex. sciure, copeaux et farine de bois), munissez votre atelier d'une unité de nettoyage est un bon investissement.

Parmi les avantages et caractéristiques de l'unité de nettoyage :

• Elle n’émet aucun jet d’air comprimé, donc sans risque corporel.
• Elle possède un filtre de type standard (0,8 micron), HEPA (0,3 micron) ou encore antistatique.
• Elle est idéale pour retirer les particules collées par la sueur.
• Elle s’installe sur les surfaces verticales pour économiser de l'espace et est facile d’entretien.
• Elle permet de garder l’environnement de travail propre.
• Elle est alimentée par l’air comprimé. L’absence de moteur électrique élimine donc les risques d’étincelles.

Il existe également une solution plus petite et moins encombrante : les pistolets aspirateurs . Ce type d'aspirateur peut autant servir pour le nettoyage des surfaces que pour le nettoyage corporel.

• Ils sont faciles à manier.
• Ils sont puissants pour aspirer les débris.
• Ils sont conçus pour une utilisation intensive.
• Ils sont alimentés par l’air comprimé. L’absence de moteur électrique élimine donc les risques d’étincelles.

⚠️ Rappel : n'utilisez jamais une soufflette à air comprimé pour vous nettoyer. ⚠️

Comment prévenir les coups de fouet

Lorsqu’un raccord se détache d’un tuyau flexible pressurisé ou lorsqu’un tuyau flexible pressurisé se brise, l’air comprimé s’échappe de manière incontrôlable. Le tuyau produit alors un mouvement de fouet. En plus de frapper tout ce qui se trouve sur son passage. La projection de débris ou un tuyau en mouvement de coup de fouet équivaut à une vitesse de 150 km/h, ceci risque de causer :

• Des blessures aux personnes qui se trouvent autour
• Des dommages aux pièces en production
• Un soulèvement de poussière du plancher
• Une dispersion de particules dans l’air

En termes de bonnes pratiques :

• Ne laissez jamais traîner au sol vous tuyaux. Vous pourriez rouler dessus avec un chariot élévateur. Vous risquez d'user prématurément votre tuyau lors du frottement à répétition au sol ou encore de l'abîmer en tirant s'il est coincé. 
• Ne laissez jamais aller librement un tuyau de 50 pieds complètement sorti du dévidoir pour le rétracter.
• Assurez-vous de toujours avoir le bon type de raccord avec le bon type d'about (femme et mâle compatible).

Sécuriser les tuyaux flexibles

Afin d'éviter les coups de fouet lors de la déconnexion accidentelle d'un tuyau, vous pouvez installer une soupape de sécurité entre le point d’approvisionnement (exemple à la sortie du FRL) et le tuyau à air. La valeur de la soupape est préréglée en usine et configurée pour permettre le libre passage de l’air lors de l’utilisation normale d’un outil à air. Si la consommation d’air dépasse la valeur préréglée de la soupape, le piston interne coupe immédiatement l’alimentation en air comprimé. Une fois le bris réparé, un trou de purge intégré laisse échapper un certain débit d’air. Ceci réinitialise automatiquement la soupape.

Démonstration d'un bris de tuyau avec ou sans soupape de sécurité anti-coups de fouet :

Du fait de son procédé, la soupape de sécurité fait respecter deux normes de sécurités reliées à l’utilisation de tuyaux à air :

« Tout tuyau flexible excédant 1/2 pouce de diamètre intérieur doit avoir un dispositif de sécurité à la source d’approvisionnement ou à son lieu de raccordement sur la ligne, afin de réduire la pression en cas de bris du tuyau. » Norme de standard OSHA No. 1926.302(b)(7)

« Lorsqu’une défaillance d’un assemblage de tuyau ou d’un tube rigide en plastique constitue un danger de coup de fouet, il doit être restreint ou protégé par des moyens appropriés et/ou une soupape de sécurité à air comprimé doit être installée. » Norme de standard ISO 4414-11 (5.4.5.11.1)

⚠️ Mise en garde : Le choix d’une soupape de sécurité doit être fait avec soin. La sécurité des utilisateurs et le bon fonctionnement des opérations en dépendent. Assurez-vous de connaître l’ensemble des informations relatives à la sélection d’une soupape avant de faire votre choix. ⚠️

Il existe également un autre moyen de prévenir les dangereux coups de fouet et les déconnexions accidentelles. Il suffit d'utiliser des raccords rapides avec déconnexion à pression nulle. Lors de leur déconnexion, la pression est évacuée en aval avant le retrait de l'about. Deux types de connexions s'offrent à vous :

 

Un système de déconnexion en deux étapes permet d'évacuer la pression en aval, ce qui déconnecte l'about tout en le maintenant dans le raccord. Une action humaine permet ensuite de libérer l'about de façon complète alors que la pression est nulle. Pour une sécurité maximale, certains raccords requièrent également de repousser l'anneau du raccord pour repositionner l'about en ligne droite afin de le retirer. L'about doit être retenu à la main jusqu'à ce que le tuyau soit complètement ventilé.

 

Un mécanisme de déconnexion similaire, mais en une seule pression est également offert avec certains modèles de raccord. En une seule pression sur le bouton du raccord, la pression d'air est coupée et automatiquement éliminée en aval. L'about est déconnecté, mais maintenu dans le raccord. Il peut ensuite être retiré en toute sécurité. Pour une sécurité maximale, munissez votre réseau d'air de raccords rapides sécuritaires avec déconnexion à pression nulle.

 

Consultez l'article Comment choisir un raccord rapide pour un guide sur le processus de sélection d'un raccord.

Sécuriser les dévidoirs à tuyaux à air

Pour une sécurité maximale, munissez également vos dévidoirs d’une soupape de sécurité ou lors de l'achat, optez pour un dévidoir avec soupape de sécurité.

Si la consommation d'air dépasse la valeur préréglée de la soupape de sécurité, l'alimentation en air du dévidoir est immédiatement coupée par le piston interne de la soupape de sécurité.

Un coup de fouet peut également être provoqué par un enroulement automatique trop rapide du tuyau sur un dévidoir standard. Si le tuyau n’est pas retenu par l’utilisateur, les conséquences seront les mêmes que lors d’un bris ou détachement d’un tuyau pressurisé.

Pour une sécurité maximale, munissez vos dévidoirs d'un dispositif d'enroulement sécuritaire ou optez pour un dévidoir vendu avec un dispositif de ralentissement de l'enroulement. Ceci vous permet d’enrouler le tuyau lentement et uniformément.

Comment diminuer l'exposition au bruit

Le bruit excessif engendré en milieu de travail constitue un danger pour l'audition des travailleurs. Bien qu’il engendre des handicaps à vie, l’impact du bruit répétitif est souvent sous-estimé. Il s’agit de la maladie professionnelle la plus coûteuse pour la société. L’OSHA et d'autres agences de santé et sécurité ont établi des normes relatives aux limites admissibles d’exposition quotidienne au bruit afin de protéger les travailleurs.

L'exposition au bruit

Dans une usine ou tout autre environnement de travail, les niveaux sonores ne s'additionnent pas, ils se combinent. Si deux sources de bruit émettent 80 dB, le niveau d'exposition mesuré sera de 83 dB. Le cerveau est incapable de distinguer la force des sons en staccato qui assaillent l’oreille. Il ne peut par conséquent s’y adapter. Le bruit répétitif est perçu comme un son continu, d’où son danger sur la santé auditive lors d’une longue exposition. Au Canada, le niveau de bruit toléré légalement est présentement de 85 dB. Une exposition quotidienne de 8 heures à un niveau de bruit excédant 90 dB finit par causer une perte auditive. Une protection auditive doit être fournie par l’employeur quand le niveau de son dépasse le niveau admissible sans danger.

Source : OSHA 29 CFR PART 1910.95 (b)(2) CSST L.R.Q., c. S-2.1, r.19.01 Section XV, 131.

Le niveau de référence

On parle de niveau de référence lorsqu'on se réfère au niveau maximal de bruit continu admissible pendant un quart de travail complet de 8 heures.

La tolérance au bruit

Pour représenter le niveau de tolérance au bruit, le diagramme suivant illustre la sévérité de divers niveaux de bruit avec des exemples tirés du quotidien.

Rappelons que c’est une exposition continuelle et répétitive à un niveau de bruit élevé qui fait d’un bruit une menace pour la santé auditive. 90 dB correspond au niveau de décibel où l’exposition accrue au bruit peut causer de réels dommages à l’oreille interne et favoriser une perte d’audition.

Réduire le bruit à la source

Les sources de bruit en usine varient en fonction des applications et de l’industrie. Les bruits sont présents, peu importe la source d’énergie utilisée. Pour les identifier et les mesurer, il suffit la plupart du temps de passer du plus gros appareil au plus petit visuellement. Pensons d’abord aux équipements, aux grosses machineries et divers procédés industriels (éjection de pièces, nettoyage, séchage, estampillage, moulage…), puis aux divers outils utilisés (rotatifs, à percussion, pour aspirer ou éjecter de l’air…), et enfin, pensons à tout ce qui vient de la moindre opération et manipulation (dévidoir, équilibreur, chariot élévateur, porte...). Dans la mesure du possible, privilégiez la réduction du niveau de bruit à la source.

L'utilisation de soufflettes à air comprimé

Utilisées dans bon nombre d’industries, les soufflettes permettent de nettoyer, sécher et dépoussiérer des plans de travail, ainsi que d’éjecter et sécher des pièces dans un procédé de fabrication. Elles peuvent toutefois produire des niveaux de bruits élevés et contribuer à la surdité professionnelle.

Certaines soufflettes dites  « silencieuses » émettant un niveau sonore inférieur à 85 dB (norme exigée par la majorité des provinces canadiennes), ce qui est considéré comme un faible niveau de bruit. Les soufflettes silencieuses aident donc à prévenir et réduire le nombre de travailleurs se retrouvant malentendants à cause de l’usage de l’air comprimé.

Une alternative aux soufflettes silencieuses est d'équiper votre pulvérisateur d'une buse silencieuse. Le niveau de bruit sera alors réduit jusqu'à 20 %, et ce, sans compromettre la puissance de votre pulvérisateur. Informez-vous auprès de votre conseiller technique pour plus d'information sur ce type de solution.

L'utilisation de procédés industriels

L’un des bruits les plus nuisibles lors de l’utilisation d’un système d’air comprimé provient de l’échappement de l’air comprimé des valves pneumatiques. À titre d’exemple, une valve avec orifices de ½ pouce contrôlant un cylindre pneumatique à 3 cycles par seconde produit un bruit équivalent à un niveau continu de 92 dB. Plutôt bruyant, n’est-ce pas, si on considère que le niveau permis est de 85 dB ?

Une solution courante consiste à utiliser des silencieux pneumatiques afin d’évacuer silencieusement l’air comprimé des soupapes d’air, des moteurs pneumatiques et des outils pneumatiques à percussion. Ils étouffent le bruit d’échappement d’air des valves pneumatiques et contribuent à préserver la santé auditive en milieu de travail. À titre indicatif, un silencieux pneumatique réduit le bruit jusqu'à 85 %.

Pour refroidir et accroître la durée de vie des outils, les tubes refroidisseurs avec silencieux intégré sont une alternative économique et efficace. En plus d'éviter l'utilisation de liquides de refroidissement qui pourrait provoquer de la contamination de l'air, leur gros avantage est qu'ils ont un niveau sonore peu élevé.

Comment éviter les mises en marche accidentelle

La mise sous pression inattendue d’un réseau d'air peut actionner un outil ou un équipement de façon soudaine et entraîner des blessures sérieuses. Lorsque la source d'air est déconnectée, il reste tout de même de la pression d'air emmagasinée à l'intérieur d'un outil ou équipement. C'est ce qu'on appelle la pression résiduelle. L'air ne se purge pas seul, vous devez le faire sortir. Le cas contraire, une mise en marche accidentelle d'un outil ou équipement pourrait se produire.

Relâcher la pression résiduelle

On parle de pression résiduelle pour décrire la pression emmagasinée à l'intérieur d'un outil ou équipement, et ce, même si la source d'air comprimé est déconnectée.

Les régulateurs préréglés installés directement à l’outil ou entre le raccord rapide et le tuyau flexible permettent un échappement de la pression résiduelle dans l’outil pour éviter tout déclenchement accidentel de l’outil après sa déconnexion. Ils assurent une pression constante et préréglée à l’outil et aucune altération du mécanisme possible, peu importe la pression d’entrée. C’est donc un moyen économique d’atteindre la pression idéale à l’outil et d’économiser de l’énergie, tout en permettant d’accroître la durée de vie de l’outil. Ils permettent de sécuriser l’utilisation d’une soufflette à débit d’air libre, puisque la pression statique est de moins de 30 PSI en cas d’obstruction de la buse.

Verrouiller l'équipement

Le cadenassage consiste à verrouiller à l'aide d'un cadenas ou d'un dispositif de sécurité muni d'un cadenas, une machine, un robinet, une valve, une soupape de sécurité ou une vanne d'arrêt lorsqu'en position fermée. Ceci permet d'effectuer des opérations de maintenance en toute sécurité et empêche les mises en marche accidentelle du système d'air comprimé. La norme CSA Z460 sur la maîtrise des énergies dangereuses au Canada définit les règles à suivre sur le cadenassage et les autres méthodes pour isoler la source d'énergie.

Référez-vous à la réglementation en cours dans votre province pour connaître tous les détails s'appliquant à votre situation. Aux États-Unis, le cadenassage est réglementé par l'OSHA (Part. 1910.147). 

Les soupapes de sécurité à grand débit d'air ont trois voies et deux positions. Elles évacuent l'air en aval en position fermée. Elles sont utilisées pendant les procédures d'entretien de l'équipement fonctionnant à l'air comprimé (5 microns). Ces soupapes sont installées dans les descentes de lignes d'air ou les systèmes à air comprimé individuels.

• Puisqu'elles sont de couleur jaune vif et munie d'une poignée rouge, leur aspect unique et voyant permet de facilement les démarquer des autres composantes du réseau d'air.
• Il est possible d'insérer un cadenas dans le loquet de verrouillage. Ceci permet d'empêcher l'alimentation d'air comprimé et d'effectuer l'entretien en aval en toute sécurité.
• Elles ont un orifice d'échappement à grand débit d'air.

Les robinets quarts de tour cadenassables à échappement sécuritaire permettent d'isoler des sections du réseau afin d'effectuer des réparations, des raccordements, des agrandissements ou encore de la maintenance.

• Ils sont cadenassables uniquement en position fermée, ce qui offre une sécurité maximale durant l'exécution des travaux.
• Quand le robinet est en position « fermée », l’air résiduel s’échappe par l’orifice d’échappement. Quand le robinet est en position « ouvert », une simple rotation à 90° de la poignée coupe immédiatement le débit.
• Le corps du robinet quart de tour comprend une sortie de ventilation dépressurisée filetée (10-32 UNF) qui redirige l’air d’échappement et permet d’assembler le silencieux pour réduire le bruit.

Les vannes d'arrêt cadenassables à échappement sécuritaire pour les unités F/R et F/R et L s'installent directement sur les composantes de filtration. Elles permettent d'isoler le point d'application du reste du réseau d'air comprimé. Les vannes d'arrêt trois voies et deux positions relâchent la pression en aval lorsqu'elles sont en position fermée. Elles peuvent également être verrouillées en position fermée afin d'effectuer une maintenance en toute sécurité.

Isoler une partie du réseau

Les valves d'arrêt permettent d'isoler une partie du réseau afin d'effectuer des opérations de maintenance. Elles ne préviennent toutefois pas nécessairement les mises en marche accidentelles, puisqu'elles ne peuvent pas être verrouillées en position fermée.

Les valves à départ graduel contrôlent l'alimentation du système d'air comprimé de façon progressive avec un signal électrique. Elles évitent les coups de bélier potentiels qui risquent d'endommager les équipements sensibles tels que les régulateurs. Lorsque le signal électrique est coupé, la valve ferme l'alimentation d'air comprimé et évacue la pression du système. Elles s'installent en amont d'une unité combinée FRL et en aval d'une vanne d'arrêt à échappement sécuritaire.

Les valves coulissantes sont idéales pour les entrées de machines et pour les endroits plus restreints (ex. cubicules). Lorsque la bague est glissée en position « ouverte », l’air circule par la valve vers l’application. Lorsque la bague est retournée en position « fermée », l’alimentation est coupée et la pression en aval est relâchée par les orifices d’échappement, empêchant le fonctionnement de l’outil ou la machine. C'est donc un moyen sûr et économique d’actionner les cylindres pneumatiques à simple action, les serres pneumatiques et autres équipements pneumatiques.

Les valves miniatures 3 voies avec échappement sont idéales pour les entrées de machines et pour les endroits plus restreints (ex. cubicules).  Elles sont idéales pour les systèmes d'automatisation (pneumatique). Elles sont utilisées avec tubes en plastique. Les valves miniatures 3 voies, lorsque fermées, libèrent la pression résiduelle.

Les valves pneumatiques commandées à distance sont idéales pour les installations au plafond. Elles permettent d'isoler des sections en hauteur du réseau d'air sans avoir à utiliser une nacelle ou une échelle). Elles permettent d'effectuer à partir du sol l'ouverture et la fermeture de l'alimentation du réseau, et ce, rapidement et en toute sécurité. Elles garantissent votre sécurité en éliminant tout risque lié aux interventions en hauteur. Certains modèles peuvent même être verrouillés.

Comment rendre son poste de travail ergonomique

Travailler dans un environnement ergonomique permet de prévenir les blessures et accidents. Cette règle s'applique à tous les milieux.

Les principaux bénéfices d'un poste de travail ergonomique :

• Contribuer à la santé des travailleurs en diminuant le stress d'être toujours aux aguets ou de s'enfarger dans un tuyau au sol

• Diminuer les troubles musculosquelettiques causés par des gestes répétitifs, de l'inconfort, de la fatigue ou la pesanteur des outils

• Réduire les absences reliées aux accidents

• Limiter les erreurs lors de la production en chaîne

• Augmenter la productivité globale de l'entreprise

Améliorer la manoeuvrabilité des outils

En améliorant la manoeuvrabilité des outils, vous améliorez la performance et l'efficacité de vos employés, tout en les faisant apprécier davantage leur travail puisque vous leur simplifiez la vie. Vos employés vous seront donc reconnaissants. Voici trois solutions :

Les tuyaux autorétractables en spirale offrent une liberté de mouvement. Ils s'étirent aisément et reviennent à leur position initiale une fois le travail accompli. Chacune de leurs extrémités possède un raccord pivotant pour une meilleure maniabilité de l'outil. Les deux extrémités sont de longueur différente. L'extrémité la plus longue est équivalente à la longueur du bras pour faciliter l'utilisation du tuyau. Ils sont très utilisés dans les ateliers.

Les tuyaux amortisseurs améliorent la manoeuvrabilité, particulièrement dans les endroits restreints. Ils aident à réduire la fatigue du poignet engendré lors de mouvements répétitifs. Ils contribuent donc à augmenter la productivité en entreprise. Ils s'installent entre l'outil à air et le raccord rapide. Ils favorisent la durée de vie des raccords rapide, puisqu'ils absorbent la vibration.

Les raccords à angle variable et abouts à angle variable aident à réduire la fatigue au niveau du poignet. Ils sont fort pratiques dans les endroits restreints, par exemple pensons à l'utilisation d'une sableuse dans l'industrie du meuble.

• Ils permettent une rotation libre de 360° à la base.
• Ils possèdent un angle qui va de 30° à 90° dans toutes les directions en fonction du modèle.
• Ils empêchent l’entortillement des tuyaux d’alimentation et augmentent par le fait même la durée de vie des tuyaux.
• Ils contribuent à prévenir le syndrome du tunnel carpien.

Diminuer l'effort physique à fournir

Il existe également des solutions pour diminuer l'effort physique que devra fournir l'employé lors de l'exécution de son travail. En voici quelques exemples :

Les dévidoirs automatiques permettent de ranger facilement les tuyaux à air et d'avoir les tuyaux prêts en tout temps à l'utilisation. Les dévidoirs à enroulement automatique permettent d'enrouler les tuyaux sans effort. De plus, lorsque les tuyaux sont dans des dévidoirs, il vous est possible de sortir uniquement la longueur requise. Le poignet n'a pas à supporter le poids du tuyau.

Certains modèles de soufflettes ont une poignée à gaz, ce qui les rend faciles à utiliser et protège la gâchette contre l'usure et les chocs, tout en protégeant vos doigts. Lors du choix, privilégiez une soufflette légère qui se moule au creux de la main avec une bonne adhérence, ce qui vous facilitera sa manipulation.

Certains modèles de pulvérisateurs sont munis d'une poignée alignée avec le tube, comme si vous teniez un bâton de ski à la verticale. D'autres modèles de pulvérisateurs ont une poignée pour le port à l'épaule, ce qui permet de répartir le poids de l'outil et de bien diriger le jet d'air et/ou possèdent une poignée auxiliaire ajustable qui permet une opération avec les 2 mains pour bien maintenir la lance du pulvérisateur.

Les équilibreurs rendent les outils pneumatiques et électriques « en apesanteur » (0 gravité) en utilisant une tension de ressort réglée pour égaler le poids des outils. Ils peuvent être suspendus à une potence ou à une voie de roulement. 

• Ils sont idéals pour les chaînes de montage ou zones de travail.
• Ils permettent de garder les outils à portée de main. Les outils subissent moins de dommages en étant suspendus à l’écart au-dessus de la surface de travail.
• Ils diminuent le nombre de mouvements effectués et favorisent donc un travail plus rapide et efficace.
• Ils aident à réduire la fatigue, ce qui se traduit par une plus grande productivité, une diminution des erreurs et des blessures.
• Ils permettent d’éviter les démarrages accidentels puisque les outils sont à l’écart.
• Ils réduisent le risque de chutes accidentelles en gardant les outils à l’écart lorsqu’ils ne sont pas utilisés.

Comment prévenir les trébuchements

Non seulement un employé peut se retrouver au sol en se prenant le pied dans un tuyau et heurter ce qui l'entoure, mais il peut également faire tomber l'outil raccordé au tuyau. Cela peut causer un bris de l'outil ou du raccord et des dommages à ce qui aura été heurté au passage. Les tuyaux emmêlés et non rangés sont propices à une usure prématurée, puisqu’ils sont davantage exposés à leur environnement comportant de la poussière, des saletés, de l'huile et autres produits chimiques.

Les dévidoirs pour tuyau à air peuvent être fixés au plafond, au mur, au sol ou sous une table de travail. Ils libèrent ainsi le sol des tuyaux et facilitent l’accès aux outils. Ils permettent d’augmenter l’efficacité liée à l’utilisation d’un tuyau. Consultez l'article Comment choisir un dévidoir à tuyau pour l'air comprimé pour connaître les différentes options qui s'offrent à vous.

• Ils permettent de limiter les risques d’accident.
• Le risque de chute au sol des outils et raccords est fortement diminué tout comme l’usure des tuyaux.
• Ils réduisent les coûts d’entretien et de remplacement des tuyaux et des outils.
• On prévient ainsi également les risques de perforations de tuyaux qui pourraient occasionner de dangereux coups de fouet.

Comment protéger le réseau de la surpression

La surpression se produit lorsque la pression dans le système est plus élevée que la demande en air des outils et des équipements. Chaque outil et équipement est fabriqué selon des spécificités techniques et requiert un besoin spécifique en air. Lorsque vous utilisez un outil ou équipement, vous ne devez jamais dépasser la pression recommandée par le fabricant. Le cas contraire, vous pourriez faire face à :

• Une explosion des réservoirs et équipements
• Une usure prématurée des outils et équipements
• Des problèmes de qualité des produits finis
• Des projections de pièces

Les soupapes de sécurité pour réservoirs et compresseurs sont conçues pour protéger les systèmes de distribution d’air comprimé de la surpression. La pression est préréglée en usine à un réglage non altérable, auquel cas la soupape de sécurité libère l’air du système dans l’atmosphère.

Les soupapes sont fabriquées conformément aux normes relatives aux soupapes de sécurité du « National Board of Boiler and Pressure Vessel Inspectors, section ASME VIII. » (RBQ B-1.1 r.6.1 - Section II) Plusieurs modèles possèdent un numéro d'enregistrement canadien (CRN). Certains modèles en acier inoxydable offrent une meilleure résistance à la corrosion.

⚠️ Mise en garde : Vous devez annuellement tester les soupapes de sécurité en forçant l'ouverture manuellement. Si vous n'avez jamais effectué de test annuel, vous devez changer la soupape 5 ans après la date de mise en service. Une soupape de sécurité pour réservoirs et compresseurs doit dans tous les cas être changée chaque 10 ans. ⚠️

Comment disposer des condensats

La présence d’eau et de contaminants entraîne une défaillance des équipements pneumatiques et favorise la prolifération bactérienne dans la tuyauterie d’air comprimé. Vous devez éliminer et traiter les condensats et contaminants de façon efficace et sécuritaire, tout en assurant une qualité d’air propre et sec.

La plupart des compresseurs sont lubrifiés à l’huile. L’air sortant est par conséquent constitué en partie d’huile provenant du compresseur. La concentration d’huile dans l’air se calcule en parties par million (ppm) et varie d’un compresseur à l’autre. Par exemple, un compresseur alternatif émet en moyenne de 7 à 10 ppm, alors que d’autres types de compresseurs lubrifiés peuvent émettre plus de 25 ppm. Un compresseur typique fonctionnant à 100 SCFM durant 35 heures avec une concentration d’huile de 25 ppm introduit 240 ml d’huile dans le système d’air comprimé. La concentration en huile ne fait qu’augmenter avec l’usure du compresseur.

Le séparateur eau/huile s'installe en fin de ligne de drainage des condensats et permet de disposer des condensats de façon écologique. Son rôle est de recueillir les condensats provenant du compresseur, des filtres, des purgeurs et du sécheur d’air frigorifique. Il utilise une technologie de filtration avancée avec polypropylène adsorbant. Le condensat passe au travers d’un filtre primaire, ce qui le dépressurise et permet de piéger les particules solides. Puis le condensat passe au travers du média de filtration qui permet d’adsorber l’huile. À la suite de ce traitement, la concentration d’huile à la sortie du séparateur est inférieure à 5 ppm, ce qui respecte les normes environnementales en matière de rejet des condensats. Le volume d’eau recueilli est propre jusqu’à 99.5% et la petite quantité d’huile résiduelle, 5 mg/L,  peut être rejetée légalement à l’égout. Lorsque le média de filtration est saturé, l’indicateur d’entretien indique qu’il doit être remplacé.

Les normes environnementales interdisent de rejeter dans le sol ou les étendues d’eau les condensats et l'huile recueillis dans les systèmes d'air comprimé. De plus, le Conseil des ministres de l’Environnement (CCME) a émis une recommandation, en fixant la concentration autorisée à 15 mg/L d’huiles et graisses minérales dans l’eau rejetée à l’égout (réf. PN1422). La plupart des municipalités canadiennes suivent les recommandations du CCME. À défaut de s'y conformer, les entreprises peuvent faire face à des sanctions importantes, telles que des amendes et des frais de décontamination de plusieurs milliers de dollars, ainsi qu'une annonce publique de leur infraction par communiqué de presse.

12 règles de sécurité à retenir

En guise de résumé de cet article, nous avons répertorié les règles de sécurité les plus importantes. Téléchargez une copie de l'affiche détaillée des 12 règles de sécurité et imprimez-vous des copies à placer à des endroits stratégiques sur votre lieu de travail.

Liens d'intérêt

• Centre canadien d'hygiène et de sécurité au travail (CCHSST) ↗
• Gouvernement du Canada ↗
• Gouvernement du Québec ↗
• Institut national de la santé publique du Québec. Le bruit en milieu de travail : une analyse des coûts pour le régime d’indemnisation (PDF), octobre 2007 ↗
• Journal de Québec. Les cas de surdité au travail ont quadruplé en 10 ans, 25 février 2019. ↗
• Lobe. Pourquoi consulter? Qu’est-ce que la surdité professionnelle, 2020. ↗
• Occupational Safety and Health Administration (OSHA) ↗
• Udem nouvelles. Une équipe étudiera les effets du bruit sur le système auditif des travailleurs, 1 novembre 2019. ↗