En matière d’air comprimé, on parle très souvent de compresseur, de filtration, de réseau d’air ou de bien d’autres choses toutes aussi importantes. Mais on n'évoque jamais un petit élément, tellement il peut paraître insignifiant par rapport à toutes ces vedettes du monde pneumatique : les embouts. On dit que le diable se cache dans les détails… Et ça pourrait bien être le cas. Négliger les embouts peut vite se révéler désastreux et avoir de graves conséquences sur le bon fonctionnement de l’ensemble du réseau d'air !
6 questions pour mieux comprendre l'importance des embouts pneumatiques
1. Qu'est-ce qu'un embout ?
Qu’on l’appelle about, plug, nipple ou qu’on lui trouve encore bien d’autres noms, l’embout, c’est cette petite pièce de métal qui va venir se connecter au raccord d’air comprimé. Lorsqu’on évoque la connexion pneumatique, on pensera plus volontiers au raccord, ce qui peut paraître justifié, car c’est une pièce très complexe et capitale. Pourtant, toute connexion requiert un embout, puisque sans embout, pas de connexion.
2. Quelle est l'importance de l'embout dans la connexion ?
Lorsqu’on visite un utilisateur dans son atelier, il est quasiment certain que la joyeuse mélodie des fuites d’air accompagnera notre petit tour. Vous connaissez ! C’est la musique d'ambiance de l’atelier : psss.!!!. Cette partition se joue très souvent au bas des descentes d’air, au niveau des connexions. On peut imaginer facilement le coût généré par cette fausse note ! C'est donc très judicieux d’inspecter régulièrement tous les raccords installés. Mais dans cet examen, n'oubliez pas l’embout! C’est probablement la pièce du puzzle de l’installation qui va souffrir le plus. Monté en bout de tuyau, c’est lui qui va être traîné sur le sol et qui va subir tous les coups encaissés dans les chutes ou les déconnexions intempestives. Évidemment, tous les embouts ne sont pas de même qualité. Si certains sont réalisés à partir d’acier traité et tout en respectant les normes dimensionnelles, beaucoup d’autres sont fabriqués dans un matériau plus que douteux et dans un calcul total à peu près des cotes imposées. Or, la minime différence de diamètre et la moindre éraflure se traduisent en une fuite permanente qui en quelques jours coûtera plus cher que l’embout lui-même ! Quand on change un raccord, on doit examiner l’embout et de ne pas hésiter à le remplacer en cas de doute… Un raccord neuf et un embout usé n’ont jamais fait bon ménage !
Différence entre un «mauvais» et un «bon» embout
3. Pourquoi autant de profils d’embout différents sont-ils offerts sur le marché ?
Chez nous, quand on se retrouve face à une solution complexe, on dit souvent « pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué ». Ça pourrait bien être le genre de réflexion qui nous vient à l’esprit en constatant la multitude des profils d’embouts proposés sur le marché. La variété des différents styles (autre nom donné pour profils) est essentiellement due à l’histoire. À l’époque où l'on a vu apparaître les premiers raccords d’air comprimé, les échanges internationaux (voire entre régions) étaient loin d’être ce qu’ils sont devenus ! Chaque petit fabricant créait dans son coin un profil de connexion qui lui était propre. Il vendait dans sa région ce qui devenait rapidement le standard local. Aujourd'hui, normaliser de force un profil serait impensable sans une levée de boucliers de tous les malheureux utilisateurs qui auraient fait le « mauvais choix » ! Nous sommes par conséquent condamnés pour longtemps à cette offre multiple et bien compliquée. C’est le temps qui se chargera de simplifier ce marché. Et comme on dit aussi chez nous : « il faut donner du temps au temps ».
4. Quelle utilisation, quel avantage ?
Le constat précédent ne possède pourtant pas que des inconvénients. Quand on y regarde de plus près, on peut même penser le contraire. En effet, dans la plupart des ateliers (et probablement même dans tous), nous utilisons l’air comprimé à différentes fins : outillages pneumatiques, soufflage, peinture, gonflage, asservissement pneumatique, etc. Chacune de ces utilisations a ses spécificités. Ainsi, si une clé à chocs exige un air lubrifié, un pistolet à peinture l’interdit. Voilà très souvent une source de problèmes désastreux dans l’atelier ! Pour utiliser une meuleuse, il faut bien sûr l’alimenter en air lubrifié. Si j’utilise plus tard le tuyau de cette meuleuse sur un pistolet de peinture, alors je vais à coup sûr retrouver les milliers de particules résiduelles d’huile dans mon application et ainsi totalement « rater » mon travail… Imaginez le coût de cette erreur ! Et bien entendu, le tout à mes frais ! Afin d’éviter ce type d'incident, on peut opter pour une astuce facile et gratuite : utiliser des profils d’embouts différents pour chacune des spécificités. Certains fabricants ont même attribué à chaque profil une couleur déterminée de façon à faciliter l’identification du style et donc la connexion. Certains utilisateurs installent même des tuyaux qui respectent cette même couleur ! En fait on retrouve le principe utilisé en électricité avec des prises différentes selon le voltage considéré. Il est à noter que les profils différents peuvent aider à isoler les utilisations « air lubrifié » des utilisations « air sec », mais également les utilisations qui exigent des pressions différentes, etc.
5. Quel est le coût supplémentaire pour avoir plusieurs profils d’embouts différents dans son atelier ?
Zéro ! Cette solution si facile et si pratique ne coûte absolument rien ! Quel que soit le profil, un embout est de toute manière requis. De plus lorsque dans un atelier on choisit d’introduire un second profil, rien n’empêche le propriétaire de conserver les ensembles « raccords-abouts » retirés. On pourra alors les utiliser plus tard en remplacement des équivalents restés en place et éventuellement défectueux ! Enfin, pour continuer sur le thème du prix, on peut facilement imaginer le gain généré par l’économie réalisée sur les incidents évités… Combien coûte une peinture ratée ou le bris d’un outil ?
6. Que faire ?
Je vous conseille de vous tourner vers un spécialiste comme Topring. Certains profils d’embouts sont « mourants » et se retrouvent de plus en plus difficilement sur le marché qui malgré tout se simplifie lentement. Certains profils n’offriront pas suffisamment de débit d’air en raison de leur design. L’ouverture de l’embout détermine la quantité d’air (nombre de SCFM). À titre d'exemple, les embouts avec un profil ¼ industriel ont une ouverture de 5,5 mm et offrent des débits de 24 à 37 SCFM. De son côté, un profil 1/2 industriel avec une ouverture de 11,0 mm offre des débits entre 75 et 175 SCFM. Le tableau suivant illustre le débit d’air obtenu selon le profil de l’embout.
En conclusion
Topring peut analyser votre situation et vous proposer les profils les mieux adaptés à votre travail. Vous pouvez photographier les embouts que vous utilisez et envoyer les images à votre conseiller Topring qui, à coup sûr, identifiera les profils et vous expliquera les possibilités qui s’offrent à vous… En fin de compte, c’est souvent avec des petits gestes qu’on fait de grandes choses !
Astuce :
Un gabarit de profil d’embout vous permet d’identifier rapidement les profils d’embout et le filetage.