Ce que dit la loi sur les dangers et risques associés à l’air comprimé

11 mars 2022  |  Louis Ménard

L’air comprimé est une source d’énergie grandement utilisée dans les industries manufacturières, les ateliers mécaniques et même chez les particuliers. L’air comprimé est tellement commun qu’on a tendance à oublier les risques qui y sont associés.

L’air comprimé peut causer des blessures graves et même la mort à son opérateur ou à des personnes dans les environs immédiats. Il est donc essentiel de connaître vos responsabilités pour réduire les risques.

Les risques les plus communs associés à l’utilisation de l’air comprimé

  • Partout où les soufflettes à air comprimé sont utilisées pour le nettoyage, il y a un réel danger de blessures causées par les particules éjectées et soufflées dans l’air ambiant. Ces particules ou objets soufflés peuvent occasionner des lacérations.
  • Des particules étrangères peuvent être soufflées dans les yeux et entraîner la perte de la vue.
  • Une bulle d’air peut être injectée dans le sang et provoquer une embolie mortelle.
  • L’air soufflé dans la bouche peut rompre l’œsophage ou les poumons.
  • La pression résiduelle d’un outil peut être relâchée lors de la déconnexion du système d’air comprimé et avoir des conséquences désastreuses.
  • Les raccords rapides (sans déconnexion à pression nulle) peuvent causer de dangereux coups de fouet.
  • Le bris d’un tuyau ou d’une conduite d’air pressurisée peut occasionner un coup de fouet et causer des blessures.
  • Les robinets quart de tour (ou vannes d’isolement) non verrouillable et sans relâchement de la pression en aval lorsqu'elles sont fermées, ne permettent pas d’effectuer les réparations de l’équipement ou de l’outillage en toute sécurité. 
  • Le bruit généré par le fonctionnement des valves pneumatiques peut conduire à des dommages d’audition permanents.

Les accidents de travail au Québec

Au Québec chaque jour on rapporte en moyenne 260 blessés d’accident de travail et chaque année plus de 55 travailleurs perdent la vie à la suite d'un accident de travail.

Source CNESST, statistiques annuelles 2020 

Selon un article du Journal de Québec publié le 28 avril 2021, malgré les campagnes de sensibilisation et l'amélioration de la sécurité au travail, l'an dernier 57 Québécois ont perdu la vie dans le cadre de leur emploi. Cela représente un peu plus d'un décès par semaine. Au-delà des décès, 94 750 accidents de travail ont été recensés dans la province en 2020, tandis que 9982 travailleurs ont subi une maladie professionnelle. Le total est donc de 104 732 lésions professionnelles, un nombre en baisse de seulement 2,5 % par rapport à 2019.

Source: Journal de Québec (28 avril 2021) 

Malheureusement, les causes des accidents et décès ne sont pas toujours précises, mais on peut supposer que plusieurs sont en lien avec un mauvais emploi de l’air comprimé.

Que dit la loi sur la santé et sécurité du travail ?

La santé et la sécurité sont des grandes priorités en milieu de travail. La Loi sur la santé et sécurité du travail (LSST) prévoit des amendes importantes. Les amendes sont de plus en plus importantes depuis 2010 en cas de première infraction ou de récidive. Les accusations de négligence criminelle sont de plus en plus courantes.

Face à cette question de santé et de sécurité de leurs employés, les employeurs et gestionnaires doivent être proactifs. Ils ont la responsabilité d’assurer la prévention des accidents de travail dans leur entreprise.

La Charte des droits et libertés de la personne (Art. 46) spécifie que : « Toute personne qui travaille a droit, conformément à la loi, à des conditions de travail justes et raisonnables et qui respectent sa santé, sa sécurité et son intégrité physique ».

Le Code civil du Québec mentionne à l’article 2087 : « L’employeur, outre qu’il est tenu de permettre l’exécution de la prestation de travail et de payer la rémunération fixée, doit prendre les mesures appropriées à la nature du travail, en vue de protéger la santé, la sécurité et la dignité du salarié ».

La Loi sur la Santé et Sécurité du travail le mentionne également dans ces articles :

Selon l’article 51, l’employeur doit :

  • Assurer que les établissements sur lesquels il a autorité sont équipés et aménagés de façon à assurer la protection du travailleur ;
  • S’assurer que l’organisation du travail et les méthodes et techniques utilisées pour l’accomplir sont sécuritaires et ne portent pas atteinte à la santé du travailleur ;
  • Utiliser les méthodes et techniques pour identifier, contrôler et éliminer les risques qui peuvent affecter la santé et la sécurité du travailleur ;
  • Fournir un matériel sécuritaire et assurer son maintien en bon état ;

Selon l’article 49, le travailleur doit :

  • Prendre connaissance du programme de prévention qui lui est applicable ;
  • Prendre les mesures nécessaires pour protéger sa santé, sa sécurité ou son intégrité physique ;
  • Veiller à ne pas mettre en danger la santé, la sécurité ou l’intégrité physique des autres personnes qui se trouvent sur les lieux de travail ;

Le but de la Loi sur la santé et sécurité du travail (LSST) est d’éliminer les dangers à la source. La loi établie des mécanismes de participation pour mettre en place les mesures nécessaires pour respecter les obligations légales soit : identifier, corriger et contrôler les risques et favoriser la participation des travailleurs dans la démarche de prévention.

Doit-on parler de danger ou de risque ?

La loi fait parfois référence au danger, parfois au risque. Selon la CNESST, un danger est une source potentielle de dommages pour un travailleur. Lorsqu’un travailleur peut être en contact avec un danger, il est en présence d’un risque. La CNESST propose une démarche de prévention en 3 étapes.

Étape 1 : Identifier les risques, les analyser et les prioriser

Dans le cas des risques associés à l’utilisation de l’air comprimé, on pense aux risques physiques (bruit excessif, vibrations excessives, pression élevée, pression résiduelle), aux risques liés à la sécurité (mauvaise manipulation des outils, ruptures de tuyaux, chutes causées par des tuyaux mal rangés) et aux risques ergonomiques (efforts excessifs, mouvements et tâches répétitives, utilisation d’équipement non adapté).

Étape 2 : Choisir les correctifs et les moyens de prévention à mettre en place

Le remplacement des produits ou équipements inadéquats par des produits ou équipements sécuritaires est une première mesure à adopter.

Étape 3 : S’assurer que les correctifs apportés resteront en place et demeureront efficaces

Il est recommandé de mettre en place un plan de maintenance annuel des équipements d’air comprimé. La formation en continu permet de faire de la prévention des risques auprès des travailleurs. L'installation d'affiches de prévention offre un rappel quotidien à vos équipes. 

Pour conclure

Le mot d’ordre c’est la proactivité ! Misez sur la prévention et la sensibilisation pour éviter les accidents de travail. Adressez-vous à nos spécialistes, ils peuvent vous proposer une multitude de solutions sécuritaires liées à l’utilisation de l’air comprimé. Il existe des solutions simples qui ne sont pas toujours connues et qui peuvent réellement rendre votre environnement de travail plus sécuritaire.

 

Outils utiles

Catalogue de solutions de sécurité en air comprimé Topring

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À propos de l’auteur
Ancien président de Topring, Louis a dédié toute sa carrière à la promotion de solutions d’air comprimé efficaces et sécuritaires. Il a maintenant toute la liberté du monde pour continuer à faire ce qui le passionne ; vous partager son savoir et ses expériences dans le domaine de l’air comprimé afin de vous permettre d’optimiser votre système d’air comprimé et vos opérations.
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